Ce que l’on ne voit pas.
Confondre l’infiniment grand qui nous exalte
et nous subjugue et l’infiniment petit qui nous obsède et nous échappe
L’avenir qui nous attire et le passé qui nous agrippe
Le trait la couleur et la musique.
Confondre aussi le corps et l’esprit.
La pensée l’amour et la pesanteur
L’espace et les formes et le temps.
Ah ! Confondre encore les autres et soi-même.
L’éternité tout simplement.
L’éternité dont les signes flagrants
permanents simultanés nous inondent et nous brûlent invisibles dépassant les
limites de notre perception
Visibles dans les flammes de notre inspiration dont les limites n’existent
pas.
Faisant fi de toute logique, guidé par
la verve souple et spontanée de l’intuition, de l’inconscient, des émotions,
de tout, de rien, j’ai plaisir ardeur, souffrance et volupté à composer, triturer,
gratter, noircir, colorer, rompre, entonner, projeter, proclamer par centaines
les images de ce que je ne vois pas et à vous y chercher.
Il n’y a pas de discours, pas de grimace entre l’œuvre plastique et le spectateur
qui l’écoute. Il est la marée haute qui efface et qui change tout.
Quant à moi, tranquille, je me retire dans le silence.
Que ces quelques gestes retiennent
votre complicité ou détournent votre regard, vous êtes là. Je me sens proche.
Robert DE BOISSEL, 2016.
